Nous avons appris presque par hasard, par la voie
syndicale, que le notre LP (Lycée Professionnel) qui était précédemment classé
"établissement sensible" ne le serait plus dès la rentrée de
septembre 2015. Nous étions une trentaine en grève sur 50 professeurs le lundi 26 janvier 2015
Les " zones
urbaines sensibles" sont les quartiers des villes où se trouvent des
populations en difficultés économiques, et devant faire l'objet d'actions de
lutte contre les inégalités sociales dans le cadre de ce qu'on appelle la
"politique de la ville". L'un des volets de ces actions est de donner
aux établissements scolaires des moyens spécifiques permettant d'accompagner de
manière plus individualisée les élèves, avec des mesures contribuant à la stabilisation d’une équipe
volontaire et expérimentée, pour lutter contre les difficultés scolaires
qui sont souvent la conséquence des difficultés sociales des familles.
Nous venons de découvrir qu'un décret paru le 30
décembre 2014 a redéfini ces zones, et
que notre lycée ne fait plus partie de la nouvelle zone, dont la surface a été
diminuée de moitié et découpée rue par rue, en éjectant le lycée à l'extérieur de la zone. Il est
juste à la limite du quartier « Le Grand Bellevue », mais il n’est
plus dedans : la nouvelle
zone sensible s’arrête au mur arrière du lycée !!!
La carte a changé mais pas la
réalité : le lycée professionnel de Trélazé accueille toujours 52% d’élèves
boursiers et beaucoup d’élèves issus de familles dites "de catégories
socio-professionnelles défavorisées" ou "sans activité".
Le gouvernement fait des tas de
discours sur l'éducation prioritaire : « La politique d’éducation
prioritaire a pour objectif de corriger l’impact des inégalités sociales et
économiques sur la réussite scolaire par un renforcement de l’action
pédagogique et éducative». Il se vante aussi de vouloir renforcer à
l'école "l'éducation à la
citoyenneté" pour apprendre aux jeunes à "vivre ensemble". Si l'éducation prioritaire concerne les
populations en difficultés sociales, il est clair qu'elle concerne donc des
populations où il y a une diversité de communautés culturelles où les actions
éducatives favorisant le "vivre ensemble" sont effectivement une
nécessité.
Mais dans le même temps, le gouvernement diminue le nombre
d'établissements scolaires pouvant bénéficier des moyens supplémentaires de
l'éducation prioritaire. Il n'y a évidemment pas que le lycée professionnel de
Trélazé. Dans le Maine et Loire, il a déjà été annoncé que sur 61 écoles
qui étaient en éducation prioritaire, 31 écoles en sortent contre seulement 9
qui y entrent. 3 collèges en sortent, contre un qui y entre. Ils étaient d'ailleurs eux aussi en grève
jeudi 15 janvier. Et il en est de même partout dans le pays.
Les grévistes demandent que les
actes se joignent à la parole, et que l'éducation dite "prioritaire"
se renforce réellement, au lieu de se réduire !
Après cette journée de grève, nous attendons
de savoir quelles réponses nous serons données. Une nouvelle assemble générale
le 2 février décidera des suites éventuelles de notre mobilisation.
CGT Educ'Action 49
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