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dimanche 1 septembre 2013

RENTREE SCOLAIRE : POUDRE AUX YEUX ET REALITE DES EMPLOIS

Vincent Peillon, le ministre de l'Education se félicite d'une "rentrée de gauche", d'avoir créé des postes et d'améliorer la formation des enseignants. Effectivement avec 80 000 postes d'enseignants supprimés par la droite, les IUFM qui formaient les enseignants  nouvellement  recrutés fermées, le développement de la précarité, les dégâts des rentrées « de droite » de ces dernières années sont très lourds. Hollande avait promis de réparer. Eh bien, ce qu'on voit se réaliser est très loin du compte ! 
Quelques petits bouts de scotch et toujours la précarité !
Il avait promis 60.000 postes d'enseignants, soit 14.000 postes par an sur 5 ans. Mais en 2013, au total seulement 8781 postes ont été créés et 8804 sont prévus en 2014, alors qu'on attend 35.000 élèves en plus en septembre 2013.
Le gouvernement se vante d'avoir créé 10.000 postes supplémentaires dans les lycées et collèges pour mettre « plus de sécurité, plus de sérénité et plus d'adultes ». Mais il s'agit de personnels en contrats aidés, c'est-à-dire des emplois précaires non-enseignants, de 10 mois à 2 ans, à temps partiel imposé le plus souvent. Il a d'ailleurs supprimé en juin 2000 postes d'assistants d'éducation dans les services de vie scolaire, espérant sûrement qu'avec les vacances d'été, on oublierait de  soustraire ces 2000 adultes en moins aux 10.000 qu'il annoncerait à la rentrée.
Le gouvernement se vante  de titulariser les AVS (Auxiliaires de Vie Scolaire) : qu'en est-il ?
Les AVS sont chargés d'accompagnés les élèves handicapés qui doivent être intégrés dans l'école ordinaire depuis la loi de 2006.  C'est bien sûr positif que les AVS exerçant actuellement en contrat précaire puissent garder leur emploi définitivement : c'est positif pour eux ainsi que pour les élèves qui pourront garder une personne stable à laquelle ils se sont habitués.
Mais cela se fait au compte-goutte : seulement 3000 d'entre eux pourront bénéficier d'un CDI (Contrat à Durée Indéterminée) à la rentrée 2014, car ils auront cumulé 6 années en CDD (Contrat à Durée Déterminée). A noter qu'ils ne seront pas fonctionnaires, mais seulement  « cédéisés » : un statut offrant moins de sécurité d'emploi. 
D'autres AVS auront accès à un CDI aux rentrées suivantes parmi ceux qui arriveront à cumuler les 6 années nécessaires en CDD : en attendant ils continueront à travailler en CDD, pour 600 à 1100 euros nets par mois, selon le temps partiel qu'on leur a imposé.
Mais cette possibilité de cédéisation dans les prochaines années n'a été promise qu'aux 28000 AVS qui exercent actuellement avec un contrat d'AED (Assistant d'EDucation). Les 26000 AVS qui exercent avec un contrat aidé pour 600 euros net par mois, sont exclus de cette possibilité. Rien n'est prévu pour eux pour qu'ils puissent rester dans cet emploi d'AVS. On leur promet seulement de rendre enfin effective la formation à laquelle ils ont droit pour faciliter leur réinsertion professionnelle : 200 h sur 2 ans de formation diplômante. Cela aussi c'est positif, et on peut raisonnablement considérer que les procès gagnés au Prud'hommes ces dernières années par les AVS (qui ont obtenu des indemnités pour ne pas avoir reçu cette formation), à l'initiative des syndicats enseignants (FSU et CGT), y est pour beaucoup. Mais la formation et les diplômes ne les garantiront pas contre le retour au chômage à la fin de leur contrat d'AVS. Les 8000 nouveaux AVS qui vont être recrutés le seront avec ces contrats aidés
La précarité des AVS a de beaux jours devant elle ! Et les enseignants devront continuer à se débrouiller sans soutien avec les élèves handicapés, en souffrance, dans des classes surchargées.

Et la formation des enseignants ? Quand même, peut-être que là, ça avance ?
Les nouveaux enseignants, titulaires d'un master (bac + 5) qui ont été reçus aux concours « ancienne formule » seront mis, comme avant, devant les élèves en responsabilité. Ils enseigneront 15 h au lieu de 18 h et auront un tuteur. Le minimum. Et s'ils ont passé les concours réservés aux ex-contractuels, là c'est temps complet : « Débrouillez-vous, comme vous vous êtes débrouillés en tant que contractuels, on viendra vous inspecter  et si ça ne nous plaît pas, on ne vous validera pas et vous redeviendrez contractuel».
On ne peut pas dire que ça avance beaucoup !
En juin 2013,  un concours exceptionnel a recruté 20.000 stagiaires parmi des étudiants ayant au moins un bac + 4. Ils peuvent demander un CDD pour enseigner quelques heures (6 ou 12 h), rémunéré 854 euros brut mensuels pour 6 h. Ils sont formés dans les ESPE (qui remplacent les IUFM).  Il leur faudra réussir une 2ème partie du concours en juin 2014 pour être titularisable à la rentrée 2015.
Dans le même genre, pour les plus jeunes, à partir de la 2ème année en faculté, s'ils sont boursiers, ils peuvent demander un EAP : Emploi d'Avenir Professeur, c'est-à-dire un contrat aidé (eh oui, encore !) sous forme de CUI (Contrat Unique d'Insertion) pour 12 h hebdomadaires d'activités pédagogiques diverses selon le niveau d'études : 400 euros net qui s'ajoute à leur bourse.
Des petits jobs  pour finir ses études, en vérifiant sur le terrain si on est bien sûr de vouloir devenir enseignant, c'est plutôt bien pour les étudiants qui ont besoin de travailler pour financer leurs études.
Mais ces petits jobs peuvent se révéler très difficiles car on peut être sceptique sur la qualité de leur accompagnement, qui reposera sur un tuteur,  très peu rémunéré, essentiellement préoccupé par la charge de ses propres classes dont il ne sera aucunement déchargé.   Cette découverte du métier en mettant des jeunes gens non préparés et mal soutenus directement dans les classes peut se révéler une difficile épreuve pour ces étudiants : les élèves sont parfois très durs avec les enseignants qu’ils sentent peu sûrs d’eux. Cela dans un contexte général de manque de moyens et de classes surchargées, le risque est gros que cela ne provoque finalement un déficit de candidats au métier ! En tout cas, le syndicat sera présent pour les aider à s'organiser pour ne pas se faire exploiter, car ils seront des salariés précaires, exposés aux pressions pour leur faire compenser toutes les insuffisances de l'Education Nationale.

            Malgré les rodomontades du gouvernement, les conditions de travail pour l'année scolaire 2013/2014 des enseignants et des élèves ne vont pas s'améliorer : nous serons toujours autant sous pression, à devoir faire le maximum pour les élèves, sans qu'on nous donne les moyens des performances qu'on exige de nous : il faut continuer à se défendre, à se protéger, à s'organiser ! Et pour cela, il faut se syndiquer !


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