Le
Ministère de l'Education Nationale a annoncé la suppression de 2000 postes
d'assistants d'éducation. Il s'agit surtout des personnels des services de vie
scolaire des collèges et lycées chargés de la surveillance en dehors des heures
de cours et de l'encadrement éducatif des élèves. Dans le Maine et Loire, c'est
l'équivalent d'une vingtaine de postes qui sont supprimés : cela touche
beaucoup d'établissements scolaires, car cela se traduit par des réductions du
nombre d'heures attribué par établissement.
Pour
se justifier, l'administration nous explique qu'on ne supprime pas les temps
horaires des assistants d'éducation consacrés à la surveillance, mais seulement
la partie qui est consacrée à l'accompagnement éducatif. Elle explique que ce
sont des tâches pédagogiques qui doivent être confiées à des enseignants, et
qu'elle embauchera pour cela des Emplois Avenir Professeur (EAP)
Des
salariés précaires maltraités ….
D'une
part, en Directrice des Ressources Humaines aussi glaciale que les DRH des
entreprises capitalistes, l'Education Nationale ne se soucie pas des
conséquences immédiates sur les personnels en situation de grande précarité en
poste cette année dans les services de vie scolaire. En effet, ce changement de
politique de recrutement aura pour conséquence des non-renouvellements de
contrats, des diminutions d'horaires (et donc de salaires), des mutations
forcées. Cela aura aussi un effet domino
sur les AVS (Auxiliaires de Vie Scolaire) qui accompagnent les élèves handicapés (y
compris ceux des écoles) car certains d'entre eux ont été embauchés sur le
quota de postes assistants d'éducation attribués au Maine et Loire.
Un
nouveau contrat précaire : les Emplois Avenir Professeur
Les
Emplois Avenirs Professeurs ne sont que de nouveaux contrats précaires, dont la
CGT et d'autres syndicats ont dénoncé la finalité et les conditions d'embauche.
Ces
EAP sont destinés aux étudiants boursiers ayant un bac + 3 (par exemple une
licence) qui souhaitent devenir professeurs. Ce sont des contrats de droit
privé, avec un horaire variant de 12 h à 17 h 30 par semaine, pour 400
euros net par mois (qui s'ajoutent aux
bourses reçues en fonction de la situation familiale), pour une durée de 3 ans
maximum.
Bien
sûr, pour des étudiants ayant besoin de financer leurs études en travaillant,
un « job » est une chance d'améliorer leurs conditions de vie.
Mais
ces EAP sont en réalité ce qui remplace les 2 années de formation payées que
revendique la CGT pour former les futurs professeurs ayant un bac + 3. On sait
d'avance que les EAP seront sous la
pression du manque de moyens humains des établissements scolaires et qu'ils
serviront à compenser la saignée de plus
de 60 000 emplois de titulaires qui a eu lieu dans l'Éducation Nationale. La
pénurie de personnels a pour conséquence des classes surchargées et une
désorganisation catastrophique du
travail. Ce ne sont pas les 20 000
postes de professeurs annoncés en
plus pour la rentrée qui y changera
quelque chose, car cela ne se traduira dans les faits que par une création
nette de 7000 emplois. La formation « sur le tas » des EAP dans ces
conditions ne sera pas une formation, mais tout au plus une approche de la
réalité du métier suffisante pour
défaire un jeune de son enthousiasme pour le métier d'enseignant !
Au
lieu d'embaucher sur des emplois de fonctionnaires titulaires, l’état a recours
à un nouveau subterfuge, qui lui permet d’embaucher des personnels qualifiés à
peu de frais tout en s’exonérant de cotisations sociales.
La
bonne réponse : la grève !
L'inconnue,
c'est la réaction des assistants d'éducation. Dans le Maine et Loire, suite à
l'annonce de la suppression d'une vingtaine de postes d'assistants d'éducation,
il y a eu un mouvement de grève spontané le mardi 18 juin dans certains
services de vie scolaire, par exemple au collège et au lycée professionnel de
Trélazé et à l'EREA (Etablissement Régional d'Enseignement Adapté) de Saint
Barthélémy.
La
CGT, la FSU et SUD ont pris l'initiative d'appeler à la grève les personnels de
vie scolaire de lycée et collège et les AVS (Auxiliaires de Vie Scolaire) le
mardi 24 juin.
Affaire
à suivre...
CGT Educ'Action 49