A l'occasion du Conseil
Supérieur de l’Education du vendredi 6 décembre 2013, le ministre de
l’Éducation nationale, Vincent Peillon, a fait quelques annonces concernant le
collège.
En premier lieu, le ministre a
annoncé la fin de la note de vie scolaire. La CGT Educ'action prend acte positivement
de cette suppression qu'elle revendiquait.
En second lieu, le ministre a
annoncé la création de 4 000 postes (en équivalents temps plein), dont 1 500
dès la rentrée 2014. Ces postes seraient utilisés aux "temps
d'accompagnement éducatif". "Un volant d'heures professeurs sera
alloué à chaque niveau", de quatre heures en sixième cinquième et deux en
quatrième troisième, pour "donner aux équipes davantage d'autonomie pour
faire réussir tous les élèves". La CGT Educ'action souhaite que ce soit
des décharges de service pour améliorer les conditions de travail des
personnels. De plus, le ministre fait le choix de ne pas renforcer les
enseignements qui pourtant en auraient besoin. La CGT Educ'action demande à ce
que ces 4 000 postes servent, entre autres, à renforcer les enseignements en
collège. La CGT Educ'action rappelle son opposition à la généralisation de
l'accompagnement éducatif.
Enfin, le ministre a annoncé
vouloir "repenser" le collège unique. La CGT Educ'action accueille
favorablement cette annonce, d'autant qu'elle considère que le collège dit
unique n'a jamais été mis en place dans la réalité. La CGT Educ'action rappelle
plusieurs des principes qui doivent guider un lancement d'un collège vraiment
unique :
- Une école publique, gratuite
et laïque, dont l'objectif premier est la réussite de tous les jeunes élèves en
matière d'éducation, de qualification et d'émancipation.
- L'insertion sociale et
professionnelle, l'épanouissement personnel, dans le contexte d'une élévation
générale des niveaux de qualification, imposent l'acquisition d'une formation
initiale solide et de haut niveau. L'accès à la formation continue durant la
vie professionnelle est corrélé à la réussite lors de la formation initiale.
C’est pourquoi la CGT
revendique la prolongation de la scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans. En
urgence, nous considérons que la fin de la 3e doit être atteinte par l'ensemble
d'une classe d'âge. La CGT s’oppose donc fermement à toute orientation au cours
de la scolarité au collège qui ne peut constituer une solution aux difficultés
des élèves.
Chaque élève doit donc s’être
constitué en fin de troisième un bagage culturel commun qui intègre tous les
aspects de la connaissance : littéraire, historique, scientifique,
technologique, économique et sociale, artistique et sportive. En ce sens, la
CGT s'oppose à la réduction de la scolarité obligatoire au socle commun. Loin
d'assurer à tous les élèves une base commune, le socle conduit les
enseignant-es à proposer une éducation au rabais aux élèves en difficulté et
une éducation plus ambitieuse aux élèves les plus initiés. Pire, dans le cadre
de la territorialisation actuelle que nous contestons, cette politique renforce
une école à deux vitesses sur le territoire au détriment des classes
populaires.
Le collège doit entrer dans
une nouvelle phase de démocratisation après la phase de massification. Les enseignements
sont actuellement organisés pour des élèves qui sont à l’aise avec le système
scolaire, et sont ainsi générateurs d'échec. La scolarité au collège doit
engager l'élève sur la voie de l'émancipation à travers la construction d'une
culture, la structuration de l'intelligence et le développement de capacités
critiques, la formation à la citoyenneté. Le collège doit permettre à tous les
élèves d'obtenir un niveau qui leur ouvre un large choix de parcours, qui
favorise leur épanouissement et les conduise, à une qualification pour une
insertion sociale et professionnelle souhaitée et assumée.
Communiqué de presse UNSEN-CGT
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