La CGT a conservé son siège au
CTSA lors des dernières élections professionnelles. Elle a par ailleurs
progressé en voix auprès des personnels du Rectorat et des DSDEN par rapport aux élections de 2010 et recueille 14% des suffrages.
Nous remercions les personnels
administratifs, techniques et ouvriers pour leur soutien et la confiance qu'ils
ont exprimée dans notre syndicat de lutte.
Ce résultat est aussi la
traduction des difficultés quotidiennes toujours croissantes que les personnels
titulaires comme contractuels rencontrent au quotidien et de situation de
souffrance au travail.
Si l'hémorragie des suppressions
de postes à l'Education Nationale semble s'être enfin arrêtée, il n'en reste pas
moins que celle-ci payé un lourd tribut depuis des années au nom de la RGPP
puis de la Modernisation de l'Action Publique.
Dans notre académie, au cours des
dernières années, plus d'une soixantaine de postes ont été supprimés dans les
services déconcentrés et des mutualisations de services ont été opérés, et
souvent dans la douleur pour les personnels restants.
Dans le même temps,
l'Administration est rappelée réglementairement à ses obligations en tant
qu'employeur et responsable de la santé des personnels.
Cette mission n'est pas moindre
et elle doit requérir toute l'attention des services RH afin de ne pas laisser
des personnels sans réponse et sans solution à leur détresse.
Selon l'accord cadre du 22
octobre 2013, les risques sont définis
par le rapport du collège
d'expertise sur le suivi
statistique des risques psychosociaux au
travail comme « les risques pour la santé mentale, physique et morale,
engendrée par les conditions d'emploi et les facteurs organisationnels et
relationnels susceptibles d'interagir avec le fonctionnement mental. »
La CGT se félicite que des
formations sur la Prévention des Risques Psychosociaux soient dispensées dans
l'Académie de Nantes auprès des cadres de l'administration et des représentants
des personnels membres des CHS-CT.
Mais cette formation doit
également se traduire par une prise de conscience de la totalité des cadres
dans leur pratique au quotidien auprès de leurs personnels.
Dans ce formations, on y apprend
que le management positif, c'est parfois reconnaître ses erreurs, résoudre les
problèmes concrets, favoriser les valeurs éthiques, désamorcer les conflits et
applaudir les succès.
Le management positif préconise
également d'être à l'écoute des personnels, d'être juste, de ne pas étouffer
l'expression des agents et de ne pas tuer les initiatives.
Il y a pourtant au Rectorat, tout
du moins, des personnels qui ont exprimé à plusieurs reprises des difficultés
ces derniers mois, et qui attendent des réponses concrètes pour y remédier.
L'origine de ces souffrances, ce
sont des brimades sous la forme de missions transversales enlevées à des
agents, de rapports d'entretien professionnels non rendus dans les délais
impartis, des déplacements arbitraires, d'inégalité de traitement des agents
avec un recours à des régimes indemnitaires à la tête du client qui provoquent
des sentiments d'injustice, une pratique managériale allant systématiquement du
haut vers le bas engendrant dans certains cas un climat de peur et de
soumission chez les collègues ou même chez certains cadres intermédiaires.
A plusieurs reprises ces
dernières années, la CGT est intervenue, en lien avec d'autres organisations
syndicales, pour signaler des dysfonctionnements dans des services où certains
personnels les plus fragilisés témoignaient de ce que la réglementation
qualifie aujourd'hui de maltraitance.
Il s'est agit une fois d'un
Recteur, à deux reprises de chefs de divisions. Jusqu'ici, l'Administration n'a
résolu le problème qu'en déplaçant les collègues fragilisés, ou en attendant que
ceux-ci mutent d'eux-mêmes. Si individuellement les collègues qui ont fuit ces
situations en quittant leur service respirent mieux, dorment mieux et
s'épanouissent à nouveau dans leur travail, cela n'a fait et ne fera que
repousser les problèmes sur d'autres personnels.
Devant cette absence de réponse
de la part de l'Administration, il s'en traduit alors chez les collègues un
climat d'incompréhension et d'abandon qui n'augure rien de bon.
Ce qui devrait alerter, c'est que
ce climat fataliste semble traverser désormais toutes les couches de la
hiérarchie de façon durable.
Aujourd'hui plus que jamais, les
personnels demandent à être respectés et écoutés. Ils souhaitent être reconnus
et valorisés pour leur travail.
C'est une condition sine qua
non pour une gestion des ressources humaines qui permette à chacun de se
sentir à sa place dans notre administration.
Sans cette dimension, nous ne
pourrons que constater un désintérêt dans l'accomplissement quotidien des
missions de services publics, d'une hétérogénéité dans la gestion, et au bout
du compte, une perte réelle des valeurs d'un véritable service au public.
Mais le blocage général du point
d'indice depuis juillet 2010 traduit également cette absence de considération
des agents de la Fonction Publique de la part de son employeur.
Sur le plan interprofessionnel,
et dans le prolongement du pacte de responsabilité dont la CGT avait dénoncé
les conséquences pour les salariés, le gouvernement a présenté la loi Macron
qui renforce les profits des entreprises aux dépens des salaires et de la
protection sociale d'une majorité de la population.
La CGT s'oppose à cette loi et à
cette politique d'austérité qui imposent la stagnation, voire la baisse des
salaires, et des coupes massives dans les dépenses publiques.
C'est pourquoi nous appelons
l'ensemble des personnels à s'engager dans le processus de mobilisation
interprofessionnelle initié par la CGT, FO, Solidaires et la FSU le 9 avril
prochain, où salariés du public et du privé, retraités et privés d'emploi feront
grève et manifesterons pour exiger du gouvernement et du patronat de réelles
réponses à leurs revendications.
Les élus CGT
Hervé Guichard
Sylvie Moreau
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