Monsieur le
Préfet, Monsieur le Président, Monsieur le Recteur, Mesdames et Messieurs les
membres du CAEN.
Constat
est fait que pour ce CAEN, des efforts importants ont été menés concernant
l’envoi des documents dans des délais raisonnables afin de préparer au mieux cette commission.
Nous
déplorons cependant l’absence d’éléments concernant le point 3 sur « le
bilan de la rentrée 2015 » qui est évidemment un point majeur dans les
discussions de ce jour.
Pour la CGT, concernant cette rentrée 2015, la
situation est loin d’être aussi idyllique que le prétend la ministre.
Les postes crées ne couvrent même pas la hausse
démographique alors que le ministère de l’Education maintient des milliers de
collègues dans une situation de précarité sans réelles perspectives. Cette
situation se décline à l’échelle de notre Académie.
La CGT Educ’action revendique toujours une
titularisation sans condition de concours ni de nationalité et avec une
formation adaptée.
Cette rentrée
dans l’Académie de Nantes a également été marquée par le manque cruel de
recrutements d’AED.
Que dire de la
rentrée dans les ESPE où il manquait toujours courant septembre 2000 heures de
temps de travail payé !
De plus, la
mise en place accélérée de l’apprentissage et
les conditions d’accueil des apprenti-e-s dans les EPLE et les services
déconcentrés sont loin d’être satisfaisantes. Il s’agit bien de l’introduction
d’une main d’œuvre à bas coût en lieu et place d’un recrutement massif sous
statut de titulaire.
Enfin, nous dénonçons de nouveau la
généralisation des mixages des publics qui ne priorise pas les conditions de
travail des élèves et/ou apprentis alors même que l’Etat et la Région nous
propose un plan académique sur le décrochage scolaire.
Le décrochage scolaire est devenu un enjeu central du système éducatif
français. Il est considéré comme un problème majeur. Nous pouvons nous réjouir
de cette prise de conscience, pour autant, de nombreuses ambigüités, voire de
nombreux paradoxes subsistent. Il n’y a jamais eu aussi peu de sortie du système scolaire sans diplôme que maintenant. Un seul chiffre pour illustrer cette tendance : en 1975, 25 % des
jeunes d’une classe d’âge
quittaient l’école avant même l’entrée en
CAP ou BEP. Ils ne sont plus que 5
% aujourd’hui 1.Et les sorties
précoces du système éducatif sans
qualification, c’est -à dire n’ayant pas finalisé leur cycle en lycée, représentent 11,6 % d’une génération. Il faut
donc se demander pourquoi, premier
paradoxe, c’est lorsque le décrochage
est le plus faible qu’il devient le plus
sujet d’attention. L’explication est
relativement simple. Le traité de
Lisbonne en 2009 fait de la lutte
contre le décrochage une priorité
européenne pour trois raisons.
Premièrement, dans une
logique de développement d’une économie fondée sur des productions à forte
valeur ajoutée (division internationale du travail oblige), l’Europe a besoin
d’une main d’oeuvre qualifiée : le décrochage scolaire représente donc un
manque à gagner pour l’économie.
Deuxièmement, parce
qu’il produit moins de richesse et qu’il va potentiellement plus solliciter les
solidarités nationales, le "décrocheur" va coûter plus cher : son
coût pour la
collectivité, tout au
long de sa vie, est estimé à 300 000 € 2. Enfin, un lien est établi entre décrochage, déviance, voire délinquance :
l’École est alors considérée comme un agent de
contrôle social.
L’École n’est pas un service public d’éducation, mais une institution qui ne peut être portée que par la collectivité représentée par l’État.
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