Secrétariat Académique

Secrétariat Académique :
Karine Perraud - Hervé Guichard
(06 85 12 12 57) cgteduc-nantes@orange.fr
Dates à retenir :
Prochain Bureau : Mardi 6 décembre 2016
Prochaine Commission Exécutive : Mardi 22 novembre 2016
Sortie du "Repères" n°106 : janvier 2017

mardi 18 juin 2013

L'URSEN DE L'ACADÉMIE DE NANTES S'ADRESSE AU RECTEUR A PROPOS DES INSPECTIONS

Objet : question sur les inspections

            Monsieur le Recteur,
            La commission exécutive de l’URSEN CGT Nantes réunie le 13 juin 2013 à Angers entend vous interpeller sur plusieurs points au sujet des inspections ayant eu lieu en cette année scolaire 2012/2013 et demande à obtenir des réponses de la part de vos services.
1)Nous nous interrogeons tout d’abord sur les raisons de la multiplication soudaine des inspections concernant les personnels. S’agit-il de rattraper un retard éventuel dans l’évolution de carrière des personnels, d’un rééquilibrage entre les disciplines, d’une volonté de votre part ? Nous souhaiterions en être informés.
2)En particulier, nous avons constaté cette année une recrudescence du nombre de « visites conseil » des inspecteurs pour les collègues contractuels de l’académie, notamment lorsqu’ils postulaient au concours réservé ou examen professionnel. Nous nous posons des questions sur cette démarche. S’agit-il d’une aide à la préparation des épreuves ?
3)Nous attirons également votre attention sur un contexte déjà rendu difficile pour bon nombre de collègues contractuels (angoisse de la titularisation, nombreuses ambiguïtés sur les modalités d’admissibilité notamment dans l’élaboration du RAEP, délai très court pour rédiger le RAEP…). En outre, dans la plupart des cas, les personnels contractuels n’ont reçu aucune formation sérieuse. Au mieux, ces personnels, déjà fragilisés par la précarité, ont été accompagnés bénévolement par les équipes pédagogiques ; au pire, et c’est trop souvent le cas, ils se sont trouvés isolés et face à eux-mêmes. Il nous semble que cette réalité n’est pas toujours prise en compte par les corps d’inspection dans leur expertise des activités qu’ils observent. Cela se traduit pourtant par des jugements sur le travail des agents considérés parfois comme très sévères par les personnels. Il semble difficile de faire appel à des personnels qui servent la plupart du temps de variable d’ajustement, sans leur donner les moyens nécessaires de formation. Les conséquences sur la santé de ces personnels devraient être prises en compte, et nous pensons qu’il faut réfléchir aux moyens de faire cesser cette situation.
4)De même, nous déplorons un manque de formation aux nouveaux programmes (notamment le bac pro 3 ans, ou en collège…) et une certaine cacophonie, non pas dans leur contenu, mais dans leur mise en œuvre pédagogique auprès des élèves. Les collègues se sentent très souvent soumis à un discours confus venant des inspecteurs qui parfois se contredisent entre eux ou même conseillent fortement, voire même exigent des méthodes pédagogiques en opposition totale au principe de liberté pédagogique. Selon nous, les programmes sont la seule référence réglementaire adressée aux professeurs. Les ressources et documents proposés aux enseignants garantissent ce principe, il revient donc à chaque enseignant de s'approprier les programmes dont il a la charge, d'organiser le travail de ses élèves et de choisir les méthodes qui lui semblent les plus adaptées en fonction des objectifs à atteindre. Les enseignants se trouvent déstabilisés par ces incohérences et les prescriptions contradictoires venant de la hiérarchie : chefs d’établissement, corps d’inspection, MEN…
5)Ainsi, nous pensons qu’il est nécessaire de redonner une certaine cohérence aux pratiques pédagogiques. Il nous semble également important de redonner une forme d’équité entre les personnels, à la fois dans le calendrier des inspections, et dans l’égalité de traitement entre les personnels : les disciplines sont-elles traitées de façon équitable, quelle considération pour les TZR… 
6) Enfin, nous avons pu remarquer que lors de nombreuses inspections, les entretiens entre les collègues et l’inspecteur ont souvent pu déraper vers un jugement sévère et des propos très durs voire inappropriés, et en dehors de toute prise en compte du contexte d’inspection (élèves difficiles, inspections de fin de journée). Nous rappelons à cet effet que selon le code de l’éducation, l’une des missions de l’inspecteur est d’inspecter et de conseiller les personnels. Ainsi, selon nous, l’inspection peut et doit être une aide pédagogique qui prend en compte aussi l’environnement du cours. Nous attirons votre attention sur le soutien, la bienveillance qu’un inspecteur se doit d’avoir vis à vis des personnels sans quoi ces derniers pourraient avoir le sentiment de se voir infliger un jugement, une condamnation, voire même une remise en cause globale de leur capacité à enseigner. Selon nous, les entretiens post inspection devraient donc être des lieux d’échange constructif sur des pratiques pédagogiques.
L’ensemble de ces éléments émanent de nombreux retours, remarques, réflexions que nous avons pu connaître de la part des personnels de l’académie. Nous vous demandons ainsi  de bien vouloir transmettre ce courrier à l’ensemble des corps d’inspection.
Pour toutes ces raisons, il nous parait indispensable que vous nous répondiez de façon claire sur ces différents points. Le dialogue nous semble nécessaire pour prévenir la souffrance au travail des personnels que ces inspections peuvent provoquer, de manière à faire ensemble une prévention de ces risques psycho-sociaux.
Assurés de votre compréhension et dans l’intérêt du service public d’éducation, veuillez agréer Monsieur le recteur,  l’expression de nos sentiments respectueux. 
Pour l'URSEN-CGT de l'académie de Nantes


Karine Perraud, secrétaire académique

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