Nous avons (…)
souhaité agir pour la professionnalisation des contrats aidés, 26000 postes,
soit 15000 équivalents temps plein. Pour les 8000 nouveaux contrats, qui seront
créés pour assurer la prochaine rentrée scolaire, nous doublons les heures de
formation : des 60h initialement prévues, nous passons à un module de 120
heures (60h avant la prise de poste et 60h au cours des deux ans du contrat)
permettant d’acquérir l’un des domaines de compétences du nouveau diplôme, sur
le même modèle que ce qui existe actuellement pour les assistantes
maternelles. »
C’est en ces mots que Marie-Arlette
Carlotti, ministre déléguée en charge des personnes handicapées et de la lutte
contre l’exclusion, accompagnée de Vincent Peillon et de George-Paul Langevin,
s’exprimait le 22 août 2013, pour annoncer à grands renforts de médias la
professionnalisation des Auxiliaires de Vie Scolaire.
Mais des discours à la réalité, il y a … un ravin !
De nombreux contrats aidés ont été
embauchés à la rentrée 2013 pour des emplois d'AVS dans les écoles, les
collèges et les lycées : nouveaux ou renouvellements puisqu'on peut être
renouvelé jusqu'à un maximum de 2 ans (5 ans pour les plus de 50 ans).
Mais personne n'a eu les 60 h de formation avant la prise de poste. On nous
propose bien une "formation d'adaptation à l'emploi" de 60 h pendant
le contrat, mais il s’agit plus d’une information
que d'une formation, qui paraît bien légère pour permettre d’acquérir des
compétences pour un hypothétique « domaine de compétences » d’un
hypothétique « diplôme ».
Cette formation a été créée suite à
des recours d’AVS devant le tribunal des
Prud’hommes pour défaut de formation, les employeurs étant supposés en
dispenser aux contrats aidés. Ces recours ont été gagnés par les AVS.
En représailles, le Directeur
d'Académie du Maine et Loire, n'a pas hésité à refuser le renouvellement d'un
AVS qui, contrairement aux autres AVS, n'avait pas attendu d'être à la fin de
ses droits à renouvellement pour attaquer aux Prud'hommes. Il a reçu une lettre
lui disant froidement : on ne pourra pas vous
donner la formation que vous demandez, donc on ne renouvelle pas votre
contrat. L’Éducation Nationale reconnaît ainsi, que malgré le changement de
gouvernement, malgré les condamnations par les Prud'hommes, elle a bien l'intention de continuer à ne pas
donner la formation qui est obligatoire pour un contrat aidé !
Cette basse vengeance est scandaleuse :
une pétition circule pour demander le renouvellement de notre camarade..
Mais l’Éducation Nationale essaie
quand même d'ouvrir un parapluie contre les recours aux Prud'hommes en essayant
d’imposer une formation bidon aux AVS. On ne sait jamais, des fois que les
tribunaux finiraient par vouloir y croire !
Dans le Maine et Loire, nous avons 1
h prévue dans notre horaire de 20 h hebdomadaire pour la formation. Mais cette
formation est organisée en dehors du temps de travail pendant le temps libre
des AVS, non rémunérée bien évidemment.
Pourtant, certains AVS ont un
deuxième emploi à côté, afin d’essayer de subvenir à leurs besoins :
salaire brut mensuel d’un AVS en contrat aidé : avec 671.20 € mensuel,
mieux vaut ne pas vivre seul(e) !. Tous, nous avons besoin de pouvoir utiliser
notre temps libre à des recherches d'emplois et des formations qui pourraient
nous aider à trouver une porte de sortie du chômage et de la précarité.
A quoi bon faire une formation, pour « s’adapter » à un emploi qui
dure 24 mois ? Même pour exercer notre métier d'AVS au quotidien avec les
enfants handicapés dont on s'occupe, elle est tellement généraliste qu'elle ne
sert, à peu de choses près, à rien !
Quant à dire que cela nous
préparerait à une partie d'un diplôme, qui pourrait nous pérenniser dans
l'emploi d'AVS, alors que pour l'instant personne ne sait rien d'un diplôme qui
n'existe pas, c'est vraiment essayer de nous faire prendre des vessies pour des
lanternes !
Mais il y a tout de même du bon dans
ces formations : on rencontre les autres AVS du département et c'est bien
pratique pour faire circuler les tracts syndicaux.
Une AVS de la CGT
Educ'Action 49
Nous revendiquons :
- une formation
professionnalisante pour tous les AVS
- un plan de titularisation
de tous les AVS