La volonté de l’Education Nationale
de fermer les « petits lycées », aux effectifs « trop
petits », et le fait que le LP
Ludovic Ménard soit le plus menacé ont été affirmés plusieurs fois aux élus du
conseil d’administration.
Le chef d’établissement nous l’a dit lors de l’audience que
nous avions demandée en début d’année scolaire. Il nous a dit que cela avait
été affirmé par la DASEN (Directrice d’Académie). Il l’a redit lors du Conseil
d’administration qui a suivi le 18 octobre.
L’argument est que l’Education Nationale et le Conseil
Régional sont favorables au regroupement par « pôles de métiers »,
nouvelle manière de désigner les lycées des métiers. Il s’agit selon eux d’être
plus performants, plus efficaces. Le même argument que pour fermer les petits
hôpitaux des zones rurales. En réalité le but est de faire des économies d’échelles
de matériel et d’emplois.
Nous réaffirmons la nécessité au contraire de lycées de
proximité, offrant localement des formations diversifiées. Seuls les élèves les
plus motivés accepteront de se déplacer loin de chez eux pour faire une
formation. La majorité choisira uniquement parmi les formations proposées à
proximité de chez eux. C’est une conception élitiste de vouloir ainsi faire se déplacer
les élèves loin de chez eux après la 3ème. Cela ne tient pas compte
des difficultés des familles socialement
défavorisées.
Le chef d’établissement nous a dit que notre lycée sur Angers
est le plus menacé car il n’a pas de « lisibilité » du point de vue
des « pôles de métiers ». Il nous a décrit la
« concurrence » :
Le « pôle » métiers des services à la personne et de la santé
au LP de la Roseraie.
Cela justifierait le transfert de
la section APR de Trélazé à la Roseraie
dès septembre 2013.
En fait, c’est la suppression d’un
CAP APR sur le bassin d’Angers.
En effet, le LP de la Roseraie a déjà
2 sections APR et n’en souhaite pas une 3ème alors qu’il
demande la transformation d’un de ses 2 CAP APR en un autre CAP ! Mais
bien entendu, la direction du LP de la Roseraie est candidate pour récupérer
les effectifs du CAP APR de Trélazé pour négocier l’ouverture de nouveaux CAP,
autres que APR : le LP de la Roseraie est lui aussi un des « petits
LP » menacés de fermeture, à qui on demande, comme à nous, « faire des propositions » pour
accroître ses effectifs.
Le LP d’Avrillé qui serait le
« pôle » tertiaire.
Notre filière commerce-vente serait donc en concurrence avec le LP d’Avrillé.
Le LP d’Avrillé est menacé sur sa filière productique. Comme il
n’a que 300 élèves, il fait partie des « petits LP » menacés de
fermeture, et il se défend en revendiquant le « pôle » tertiaire du
bassin d’Angers.
En conséquence, le
proviseur n’a pas demandé le CAP EVS
(Employé de Vente Spécialisé)-Option B (Produits d'équipement courant), en
complément du CAP ECMS (Employé de Commerce Multi-spécialités). Il n’a demandé
que le CAP EVS-option A (Produits alimentaires) au prétexte que nous avons une
cuisine pédagogique. Mais l’option A est peu demandée par les élèves : 90
% de ceux qui veulent se spécialiser
veulent l’option B, 10 % veulent l’option A. Pourtant les collègues ont dit au chef
d’établissement que nous pouvions sans difficultés, faire passer les 3 CAP
(ECMS, EVS-Option A et EVS-Option B), y compris à la carte selon les demandes
qui se révèlent parmi les élèves de CAP ECMS tout au long de leur formation.
Encore faut-il que les 2 options soient officiellement ouvertes !
Le fait qu’Avrillé le fasse n’est pas un argument pour que
nous ne puissions pas le proposer aussi aux élèves de Trélazé !
Le LP Chevrollier qui serait le pôle
« Electricité-Electronique »
Notre filière CAP-BAC PRO Electricité serait donc en « concurrence » avec le LP
Chevrollier.
Les pertes d’effectifs, entre la seconde bac pro Electricité et
la 1ère sont pointées, comme si nous en étions responsables, en nous
disant que cela menace le maintien du bac pro dans notre lycée,. Pourtant, le décrochage
des élèves à la fin de la
seconde bac pro 3 ans est un phénomène national ! Un rapport fait
récemment au Sénat indique : « Le nombre de sorties passe ainsi de
7 278 en 2009 à 22 158 en 2011 à l'issue de la classe de seconde
professionnelle".
Le
chef d’établissement, pour résister à cette « concurrence », demande
l’ouverture d’un bac pro AMA (Artisanat et Métiers d’Arts). Il y a des
interrogations sur les places en internat (c’est un recrutement académique) et
le transport des élèves pose des
problèmes. Le chef d’établissement se dit toutefois optimiste. Bien entendu, il n’y aucune raison de ne pas
être favorables à l’ouverture d’une nouvelle filière. Nous devrons toutefois
être vigilants car il est prévu de déplacer les élèves pour une partie de
l’enseignement professionnel dans les ateliers des LP Dunant et de Narcé :
cela ne doit pas conduire à annualiser de fait les horaires des enseignants, ni
à mettre des contraintes draconiennes sur les emplois du temps.
La
mise en concurrence des établissements, à qui l’on demande de « faire des
propositions » pour justifier leur survie est un scandale. C’est une des
manières de miner la solidarité entre les personnels des différents
établissements, pour que chacun défende « son » lycée, au lieu de
revendiquer ensemble pour l’amélioration de nos conditions de travail et un
service public de qualité.
Nous
proposons de ne pas entrer dans ce jeu pervers. Nous ne sommes pas les ennemis
des personnels du LP d’Avrillé, de la
Roseraie et de Chevrollier. Nous devons tous défendre l’existence des petits LP
de proximité, avec une offre de formation variée, et contester cette logique
des « pôles » de métiers, qui ne visent qu’à faire des économies
budgétaires, au détriment de la jeunesse et des emplois.
Dans l’immédiat, pour la prochaine rentrée scolaire,
concernant notre lycée, nous devons revendiquer le maintien de la section APR
et l’ouverture des 2 CAP EVS Option A et
B, en complément du CAP ECMS.
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