Le
bilan de rentrée 2015 n'a pas montré une amélioration vis à vis de l'exercice
précédent. L'académie a rencontré beaucoup de difficultés au niveau de
l'affectation des personnels enseignant-e-s stagiaires, TZR et non-titulaires.
Le calendrier des concours pose problème, occasionnant un retard dans le
traitement des affectations des personnels stagiaires, qui a désorganisé en
juillet dernier la tenue des groupes de travaux pour l'affectation des TZR et
contractuels. Cela complique le travail des services et des élu-e-s, et affecte
gravement les situations personnelles des collègues qui attendent leurs
résultats. Nous dénonçons l’affectation imposée à des collègues TZR et
contractuels hors de leur champ disciplinaire sous prétexte qu’ils n’ont pas le
choix.
Nous dénonçons l’ouverture de CAP
selon la modalité 1 an sous statut scolaire plus 1 an en apprentissage. En
effet, les élèves sans contrat la seconde année et qui se retrouvent sans
formation, doivent être réorientés par défaut ou ne le sont pas du tout.
Nous
constatons à nouveau que la politique éducative continue de se dégrader, que la
question des moyens génère toujours autant d'inégalités entre les territoires
et les établissements. Il n'y a toujours pas d'évolution ni de réel bilan sur
la question du Bac Pro 3 ans malgré l’annonce par le ministère d’une discussion
de la réforme de la voix professionnelle que nous demandons. Il n'y a de même
toujours pas de moyens réels pour accompagner des élèves en difficulté
autrement qu'avec de l'AP ou du projet sur la base d'heures supplémentaires.
Par ailleurs, les conditions d'accueil
des professeur-e-s stagiaires restent toujours insuffisantes ; la
situation des personnels précaires ou non-titulaires reste préoccupante.
Côté salaires, le point d'indice gelé depuis
juillet 2010 par le gouvernement de Nicolas Sarkozy n’a été revalorisé par aucun
des différents gouvernements de François Hollande alors que la richesse créée
ne cesse d’augmenter en France. De son côté, l’Etat employeur préfère faire des
cadeaux au patronat, comme les 6 milliards d’euros du crédit impôt recherche
détournés par les grandes entreprises ou les 360 milliards donnés pour
renflouer les banques en 2008, au lieu de développer les services publics en
créant des postes statutaires, et augmenter les salaires des fonctionnaires.
Par exemple, le traitement d’un-e enseignant-e
débutant-e dans les années 1980 représentait environ 2 fois le SMIC alors
qu’aujourd’hui il est d’environ 1,3 fois le SMIC. Malgré une opposition
majoritaire des organisations syndicales représentées au Conseil Commun de la
Fonction Publique du 29 septembre 2015, au mépris des règles édictées à
l’article 8 bis de la loi n°83-634 du 13 juillet 1983 portant sur les droits et
obligations des fonctionnaires, le ministère de la Fonction Publique a imposé
les nouvelles grilles de rémunération des fonctionnaires à compter du 1er
janvier 2017 jusqu’à l’horizon 2020.
Nous continuons à condamner fermement un
dispositif d'évaluation qui accentue les disparités entre établissements et
individualise la carrière des personnels. La CGT revendique un avancement
d'échelon plus rapide, basé sur une carrière de trente ans avec 15 échelons,
dont les premiers seraient accélérés. En corollaire, nous continuons à réclamer
la suppression de la hors-classe, au motif que tous les collègues partant à la
retraite ne peuvent y accéder.
En
ce qui concerne la notation pédagogique, nous demandons à ce que le rythme
d'inspection soit plus égalitaire, y compris dans les situations spécifiques
comme celles des TZR. Nous demandons que les dates d’inspections apparaissent
sur le fichier du rectorat.
Force
est de constater que la pénibilité de notre métier s'accroît du fait de
l'augmentation des effectifs par classe, de la banalisation des faits de
violence et de la diminution du nombre d'adultes pour encadrer les jeunes dans
nos établissements. Face à ces difficultés quotidiennes, nous considérons qu'il
serait légitime de trouver davantage de soutien auprès de notre hiérarchie. Au
contraire, nous constatons et dénonçons la tendance à la mise en cause et à la
culpabilisation fréquente des enseignant-e-s par leur administration, ce qui
est source de conflits, nuit à la sérénité professionnelle et aboutit parfois à
une pénalisation de la notation.
Nous
dénonçons en outre la place laissée à l'interprétation personnelle des chefs
d'établissement comme étant une source déplorable d'inégalités sur la notation
administrative.
Nous vous demandons
de rappeler les règles du droit syndical pour tous les personnels, aux
inspecteurs et chefs d’établissement : en effet, en aucun cas l'exercice
syndical ne doit être remis en cause et la gestion des remplacements lors
d'absence syndicale ne doit pas incomber aux personnels. Nous demandons que les
inspecteurs/trices et chefs d'établissements fassent preuve de bienveillance
envers les enseignant-e-s à qui l'administration oblige d'enseigner dans
d'autres disciplines que la leur.
En résumé, il est urgent pour nous de sortir d'une logique
comptable afin de retrouver un véritable service public.
Pour
conclure, les élu-e-s CGT tiennent à remercier l'ensemble des personnels du
Rectorat et tout particulièrement celui de la DIPE.
Les élu-e-s CAPA de l'URSEN
CGT Nantes